DES BÊTES ET DES ANGES
Enrique Martínez LozanoMc 1, 12-15
Dans tout processus de croissance – et encore plus, à ses périodes critiques - les «bêtes» et «anges» font leur apparition.
Voici comment notre esprit (mental) catalogue les expériences de l'esprit qui arrivent lorsque nous entrons dans notre monde intérieur. Cependant, les unes et les autres sont des maîtres de la même façon dans le processus. Ils peuvent être externes ou internes.
Les «bêtes» (ou «démons») ce sont les circonstances extérieures qui nous frustrent et, surtout, ce matériel psychique que nous n'avons pas reconnu ou accepté en notre intérieur. C'est «l'ombre» que nous traînons - et qui continue à nous faire peur – tant que nous ne l'ayions pas reconnue et ouvertement embrassée dans sa totalité.
Les «anges» ce sont les consolations – aussi externes et internes – qui apparaissent dans notre chemin, sous forme de paix, de lumière, de compréhension, de force, d'amour...
Je disais que démons et anges accomplissent leur tâche. Les premiers nous "obligent" à aancer vers notre vérité profonde, nous emmenant hors de la superficie, ou peut-être de la «zone de confort», où nous nous étions installé, nous conformant à végéter.
La croissance implique que nous embrassions toute notre vérité, même celle qui apparaît à nous sous des déguisements que nous craignons, comme la peur, la solitude, la tristesse, l'anxiété... Faire face à ces «bêtes» exige que nous soyions capables de les regarder dans les yeux, avec compréhension et patience, et beaucoup d'affection envers nous-mêmes, jusqu'à expérimenter comment l'étreinte finit par les défaire.
L'étreinte est justement un de ces «anges» qui nous apportent lumière et force. Lorsque, grâce à elle, nous nous laissons de les rejeter et de nous résister à elles, nous sentons comment la lumière et la force se répandent à l'intérieur de nous-mêmes: nous nous percevons plus unifiés et harmonieux.
La béguine Hildegard von Bingen disait «la tâche la plus belle de la personne c'est de transformer nos souffrance en perles». C'est ce qui arrive grâce au fait d'embrasser tout notre vérité.
Et, peut-être, l'attitude qui favorise le plus tout cette tâche c'est celle d'accepter ce qui arrive et d'aimer ce qui est.
L'acceptation n'a rien à voir avec la résignation, et encore moins avec la claudication. Accepter c'est, tout simplement, reconnaître ce qu'il y a et arrêter de le nier ou de nous y résister. Mais il sera plus efficace encore s'il s'agît non seulement d'une acceptation froide, mais d'une attitude lucide d'aimer ce qui est.
En aimant ce qui est, nous nous alignons avec le moment présent, toute résistance se termine, la frustration et la victimisation provenant de «cela ne devrait pas être si»... disparaissent et surgit la réconciliation: «l'ange de la consolation".
Quand nous aimons ce qui est, cessent la criante et la résistance inutile. Nous nous alignons avec le Réel..., nous sommes arrivés à la Maison.
Enrique Martínez Lozano
Traducción: María Ortega