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LA FEMME, LES ENFANTS ET LES DERNIERS

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Mc 10, 2-16

Il semble que le "thème" de ce texte n'est pas celui qui saute aux yeux. Partant de la question qu'on lui fait, Jésus ne se centre tant sur la question du divorce (ou répudiation), que sur la place de la femme.

En réalité, la question même nous semble étrange, si nous tenons compte que personne, en Israël, niait la légalité de la "répudiation", en vertu de cela le mari pouvait congédier sa femme. Ce qu'on discutait, suivant les différentes écoles, plus ou moins rigoristes, c'était les raisons qui justifiaient cela.

Quel que soit le motif de cette question-là, la réponse de Jésus va se centrer sur deux points: l'"intuition première" (et, donc, aussi l'"horizon") vers lequel tend la relation amoureuse et la position de la femme.

Dans la tradition judéochrétienne, la relation du couple s'exprime par les paroles: "Ils seront deux dans une seule chair ". Il s'agit d'une expression vigoureuse et d'une image magnifique, qui souligne l'unité-dans-la-différence.

Dans ce sens, on peut même y voir le paradigme de ce qui est tout le réel: unité sans coutures, où la différence n'est pas niée, mais integrée ou embrassée dans l'Unité plus grande qui ne laisse rien en dehors.

Dans les commentaires postérieurs, ainsi que dans la casuistique morale, le problème est survenu quand ces paroles ont élé lues de manière littéraliste. Mais l'évangile n'est pas un ensemble d'anecdotes ni la somme de principes moraux, mais parole de sagesse. Quand on l'oublie, le littéralisme aboutit au fondamentalisme.

Une chose c'est le "principe de sagessse", tel qu'il est formulé par le maître de Nazareth, à partir du texte de la Génèse, et une autre bien différente c'est prétendre l'apliquer de manière volontariste à ce qui peut arriver à un couple précis.

Il ne serait difficle de comprendre pour personne l'infinité de facteurs et de conditionnements, qui expliquent inévitablement des réussites et des échecs, ainsi que des décisions qui ne peuvent conduire à autre chose qu'à un mal mineur".

Jésus même, qui condamne l'adultère, s'érige en défenseur d'une femme surprise en adultère, que les observateurs réligieux voulaient lapider (Jean 8,1-11).

Mais, comme je disais, la réponse de Jésus va se centrer sur une autre question, qu'ils n'avaient pas posée. Mieux encore, il s'agissait de quelque chose si éloignée de ce qui était la pensée officielle et l'imaginaire collectif, que la position de Jésus a dû sans doute leur être scandaleuse. Jusqu'au point de, une fois chez eux, les disciples mêmes insistent "sur le même thème".

La "nouveauté" de Jésus se situe dans le fait de soulever la possibilité de quelque chose que la société juive ne contemplait pas: que ce soit la femme qui demande le divorce.

Ce que cela signifiait était bien simple: situer l'homme et la femme sur un pied d'égalité. Ou, en d'autres termes, desactiver le machisme qui, comme il arrive encore aujourd'hui dans pas mal de domaines géographiques et culturels, amène à considérer la femme en "propriété" de l'homme ou, du moins, à son service.

C'est clair que des telles attitudes machistes, on avait beau les avoir maintenues des siècles durant, elles contredisaient catégoriquement ce premier principe biblique qui parlait d'«une seule chair.

En réalité, l'attitude de Jésus est cohérente avec toute sa trajectoire. Si quelque chose reste claire dans le récit évangélique est sa position décidée en faveur des "derniers", "les petits", "les enfants"...

Le maître de Nazareth, en rompant des tabous intouchables comme celui de la parenté et du statut social, se place volontairement au niveau le plus bas de la pyramide, à la place des derniers et, aussi bien avec ses paroles qu'avec son comportement lui-même s'autostigmatise, en se situant en marge de la société et de la religion.

Cet homme, volontairement, "déclassé", choisit la pauvreté (Marc 10,21) et apparaît comme l'homme fraternel, qui sait voir, en chacun s'approchant de lui, un frère, une soeur. Il se montre profondément accueillant, tout particulièrement avec ceux qui se sentent les plus discriminés à cause des questions sociales ou religieuses (des malades, des pécheurs, des femmes, des enfants; Zachée, Marie Magdalaine, la femme adultère...). Il n'y a pas de doute: les "derniers" sont ses préférés: non pas parce qu'ils soient "meilleurs", mais parce qu'ils sont "derniers".

Par conséquent, il ne semble pas être le hasard, après le récit où on défend l'égalité de la femme par rapport à l'homme, qu'apparaisse la scène des enfants.

Dans l'évangile –comme dans la Palestine du premier siècle-, la figure de l'enfant n'évoque rien de positif, plutôt tout le contraire. Donc, quand on a projété des stéréotypes postérieurs sur cette figure, on n'a pas seulement donné sur un anachronisme historique, mais il semblait même faire l'éloge de l'attitude des enfants.

Dans l'évangile, l'"enfant" est image de celui "qui en compte pas", "le dernier de tous". C'est pour cela que l'expression "laissez les enfants venir à moi", devrait être traduite de manière plus adéquate par "laissez que les derniers viennent à moi". Et c'est ainsi que nous comprenons le mécontentement des disciples qui, en rabrouant le enfants, sont object de l'indignation de Jésus.

Le maître de Nazareth s'identifie avec les "enfants" ou "les derniers" (embrasser signifie s'identifier) et laisse clair qu'on ne peut comprendre et vivre son projet – qu'il appelait "royaume de Dieu"- si on n'est pas prêt à "être enfant", c'est à dire, à se placer volontairement à la dernière place, comme il a fait lui-même: "le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir" (Marc 10,45); "je suis parmi vous comme celui qui sert" (Luc 22,27).

 

Enrique Martínez Lozano

www.enriquemartinezlozano.com

Traducteur: María Ortega

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