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AU-DELÀ DU BIEN ET DU MAL

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Lc 7, 36 a 8, 3

Sur le thème de l'onction de Jésus, Luc reconstruit un récit un peu différent à celui des autres évangélistes (Marc 14:3-9, Mt 26,6 à 13; Jn 12.1-8). Si pour eux, la femme représente le modèle de disciple qui oint Jésus, en acceptant sa mort dans la certitude de sa résurrection, Luc, par contre, utilise le récit pour montrer la compassion de Jésus sous la forme de pardon et de dénonce du phariséisme religieux.

Les pharisiens –d'alors et d'aujourd'hui- croient qu'ils ont une claire ligne divisoire entre «bons» et «mauvais», "justes" et «pécheurs », sans se rendre compte qu'il ne s'agit que des étiquettes mentales tout à fait relatives.

Tout comme l'ego discrimine tout ce qui arrive en "positif" ou en "négatif", le phariséisme religieux établit des frontières catégoriques entre «bons» et «mauvais».

Ce qu'il y cherche - peut-être par inadvertance ou inconsciemment - c'est ce n'est autre chose que de renforcer sa propre image idéalisée, en se situant du côté des «justes», et d'assurer son propre mode –conservateur- de voir les choses. De cette manière, il obtient deux objectifs vitaux pour l'ego: affirmer sa supériorité et se sentir en sécurité dans le système établi.

Cependant, une telle attitude tombe dans une double erreur. D'une part, elle oublie que la ligne divisoire entre le bien et le mal ne se trouve pas au dehors, mais qu'elle passe par le cœur de chacun de nous. En chacun de nous coexistent le «bien» et le «mal», la lumière et l'ombre. Ce n'est pas un hasard si c'est précisément le pharisien qui méconnaît sa propre ombre - comme le souligne une autre sage et belle parabole de Jésus-, ce qui lui empêche de descendre chez lui "réconcilié" (Luc 18:9-14): une parabole que le maître de Nazareth adresse à ceux qui "se vantaient d'être des hommes justes et méprisaient tous les autres".

La deuxième erreur est encore d'une plus grande profondeur, en prétendant que "bien " et "mal" se correspondent à ce que notre esprit pense à ce sujet, dans un relativisme qui semble passer inaperçu précisément à ceux qui se vantent de posséder la vérité et dénoncent des positions relativistes chez les autres.

Les étiquettes sur le «bon» et le «mauvais» - tel qu'on le voit dans le récit que nous sommes en train de commenter- sont absolument relatives, car elles dépendent des conditionnements de toute sorte (sociaux, culturels, religieux ...). D'où, ce qui est «bon» dans une culture, est considéré «mauvais» dans un autre. Pour le pharisien, la femme qui vient auprès de Jésus est une «pécheresse» et Jésus lui-même lui semble être un faux prophète parce qu'il ne

fait pas "ce qu'on suppose" qu'il devait faire. Jésus, par contre, va au-delà des étiquettes et des conventions et dépasse le relativisme des notions culturelles et religieuses, en regardant et vivant tout dès l'amour.

Or, l'attitude de Jésus n'est possible que si nous prenons du recul par rapport à l'ego – et ses étiquettes - et que nous nous situons comme voie ou canal propre (clair), à travers lequel surgira l'attitude et l'action adéquate, qui, même, peut être nous surprenda nous-mêmes. Attitude et action qui naissent de la Sagesse ou de la Conscience qui transcende tous nos préjugés.

 

Enrique Martínez Lozano

www.enriquemartinezlozano.com

Traducteur: María Ortega

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