Lc 21, 5-19

Le récit, postérieur aux événements – même si par la suite on a mis ces paroles dans la bouche de Jésus -, présente un tableau caractérisé par la destruction du temple ( qui a eu lieu en l'année 70, après l'invasion des armées romaines), un scénario de guerres, l'apparition de faux messies et la persécution des disciples de Jésus, y compris par leur propre famille.

Tout ceci, en effet, est une sorte de «portrait» de ce qui est arrivé. Il n'est pas difficile d'imaginer la situation précaire de ces premières communautés, qui se trouvaient encore à l'intérieur de l'orbite de la religion juive, comme une autre ligne de plus en elle.

Elles voient comment le pays est ravagé et le temple de Jérusalem complètement détruit. Le judaïsme lui-même est en voie de disparaître. Et quand il commence à être reconstruit à partir de l'assemblée de Jamnia, sur la base des pharisiens, ceux qui suivent Jésus sont excommuniés et commencent à être persécutés.

Dans une telle situation chaotique, il ne devait pas être facile de maintenir la fidélité et la confiance. Et il est probable que des membres des communautés soient partis derrière l'un des nombreux « messies » qui ont proliféré dans ces années-là .

Ce récit veut s'élever face à ces risques. En mettant dans les paroles de Jésus la description «à l'avance» de ce qui s'est passé, ils veulent renforcer la confiance de leur communauté, en leur signalant qu'il n'arrivait rien qui n'était déjà prévu et annoncé.

Et, diminuant la peur, on met l'accent sur deux points: d'une part, la confiance de se savoir accompagnés par la présence de Jésus lui-même, qui leur donnera les paroles adéquates et la sagesse pour faire face aux tribunaux. Et, d'autre part, sur la persévérance au milieu de la crise, avec une image qui garantit toute sécurité: " Pas un cheveu de votre tête périra. "

La métaphore des cheveux de la tête vise la plus grande certitude sur laquelle nous pouvons nous y appuyer à jamais: qui nous sommes vraiment ne peut pas être affecté négativement par quoi que ce soit. Ce que nous sommes est à l'abri de tout danger. Parce que, en dernière instance, ce n'est pas différent de Ce qui est .

Tout ce qui est impermanent peut se trouver affecté. Tout sans exception, dans le monde des formes, est soumis à des changements constants, et tout est donné accompagné de son pôle opposé. Cependant, au-delà des formes, tout EST.

Il se peut que la personne religieuse s'ouvre à la présence de Jésus; en fait, elle est en train de connecter avec Ce qui est, au-delà de ce que nous percevons par les sens et l'esprit. La personne croyante, si elle ne fait pas de Dieu une idole à sa mesure, en s'ouvrant à Lui, elle est en train de s'enraciner dans le mystère ultime du Réel, avec qui elle se découvre non-séparée, et où elle perçoit que tout est sauf, tout est bien.

Il peut y avoir des guerres, d'épidémies, des persécutions ... Si nous restons conscients de notre véritable identité - pas l'ego menacé de mort pour tout cela, mais la Conscience une -, nous nous sentirons «sauvés» à tout moment.

Enrique Martìnez Lozano

Traducteur: María Ortega

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