Jn 1, 35-42

L'homme a été défini comme un «chercheur». C'est ainsi que le quatrième évangile le comprend aussi. Et il semble que nous tous nous commençons à partir de là: en cherchant ...

Dans un premier temps, sans savoir trop bien quoi, nous cherchons à «bien être», à «mieux nous sentir». Et nous projetons la recherche «au dehors», en ces objets-là, des personnes, des titres, des occupations ... que nous percevons pourraient satisfaire notre sentiment de manque.

Tôt ou tard, la vie nous montrera que rien du dehors est capable de «nous compléter», nous faisant soupçonner que nous devons tourner le regard vers l'intérieur de nous-mêmes.

La recherche ne finira que lorsque nous serons arrivés à la reconnaissance de notre véritable identité. Tant que nous sommes identifiés avec le je, nous nous percevrons nous mêmes comme des êtres avec des manques et nous serons contraints à une recherche anxieuse de ce qui pourrait soi-disant nous compléter. Lorsque, par contre, nous nous reconnaissons comme plénitude – pure conscience -, la recherche s'arrête. Nous aurons découvert que, comme dans un jeu de miroirs, le chercheur est ce que l'on cherche.

Non seulement cela. Nous venons à découvrir que le chercheur est un dépendent de l'avenir, c'est à dire, de fuir du moment présent.

Toute dépendance provient du fait que nous percevons le moment présent comme «incomplet». Et nous cherchons, par tous les moyens, à échapper de lui. Ce comportement nous introduit dans une grande roue d'insatisfaction et de souffrance, de laquelle nous ne sortirons pas, paradoxalement, tant que nous n'embrasserons le moment présent tel qu'il est.

Ce que nous désirons n'est pas la substance ou l'activité, pas non plus la fuite quelque part, mais l'acceptation profonde du moment présent. La communion que nous recherchons vraiment, c'est la communion avec la Vie elle-même. Ce que vraiment nous désirons est une profonde intimité avec l'expérience du moment présent, l'acceptation la plus profonde de tout ce qui apparaît en nous.

Parce que nous ne sommes pas un être avec des manques et incomplet, mais la espaciosité consciente et parfaite, où tout se passe, ou tout apparaît et disparaît.

Comme l'a enseigné Ramana Maharshi, «le seul obstacle à la Réalisation est la croyance de ne pas être réalisé.»

«Venez et voyez» dit Jésus à ces deux chercheurs. «Entrez», venez à la «Maison», reconnaissez-vous dans la Vie que vous êtes ...; à partir de là, la Vie continuera à se déployer, mais vous aurez laissé de chercher.

Enrique Martínez Lozano

www.enriquemartinezlozano.com

Traducción: María Ortega