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JÉSUS, CRITIQUE DE LA RELIGION

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Jn 2, 13-25

Il semble clair que cette façon d’agir de Jésus a eu beaucoup à voir avec sa mort (Mc 14,58; Mt 27,40). Dans un conflit - entre Jésus et les autorités religieuses – qui allait crescendo, l'épisode du temple apparait comme la goutte qui fait déborder le vase, faisant de catalyseur et précipitant la décision qui viendrait à bout de l'arrestation, la condamnation et la mort du maître de Nazareth.

Où était exactement la gravité de ce fait? Justement en ce qui, pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec la tradition biblique, peut rester inaperçu: le caractère de "geste prophétique" que revêt l’action de Jésus.

Parce que, il ne s’agissait pas seulement d’une "purification" du temple – les activités mentionnées étaient légitimes -, mais de quelque chose de plus radical: le prétention de mettre fin à la religion et le culte basés sur le sacrifice. Loin d'être une simple "purification" d'un espace sacré, ce qui se passait était une "destruction" symbolique de toute la religion.

Reconnaître Jésus comme un critique de la religion, nous pousse à être plus lucides face au fait religieux lui-même. Athées et mystiques ont été tout particulièrement sensibles à la déformation de Dieu qui, souvent, s’est opérée dans les religions. L'objet direct de leur critique n’est autre que l'objectivation de Dieu et le dualisme conséquent.

En effet, on a beau ajouter des traits d’intimité et d’amour, le mental ne pourra parler que d'un Dieu objectivé, qui est perçu séparé. C’est le regard de cet "objet séparé" qui devient, non seulement insupportable, mais aliénant et, en dernier terme, la conscience moderne ne pourrait l’assumer.

Il n'y a rien de séparé de rien; tout est une admirable et joyeuse interrelation. Un dieu séparé ne serait pas Dieu. Un quelconque dieu séparé est un dieu projeté par le mental. Nous prenons pour réel ce que notre esprit peut traiter sans nous rendre compte qu’il s’agit d’un outil absolument incapable de se situer en dehors du domaine des objets. Mais, tel que Gilbert Schultz l'a si bien exprimé, "La Réalité est Non-Duelle, c’est à dire, dépourvue de toute division."

En faisant confiance à notre mental, dans le domaine religieux, l'anthropomorphisme est inévitable: nous créons un dieu à notre mesure, faisant de lui un "double" en qui nous regarder.

Toute croyance est une "étiquette", une "carte". Et toute "sacrée" qu’elle puisse nous sembler, elle ne peut pas être que cela: la limite insurmontable du mental. Les croyances (aussi bien que les étiquettes) sont légitimes, mais comportent le grave risque de l'absolutisation. Jusqu’à se produire ce que Michel Onfray a dénoncé de manière sarcastique: "Le silence de Dieu permet le verbiage de ses ministres qui usent et abusent de l'épithète".

C’est pourquoi, quand une croyance tombe, on ne perd rien d'important: une "carte" est tombée. Seulement tombe ce qui n’est pas réel; le réel ne peut pas tomber. Seulement tombe ce qui manque d’une base solide. Concrètement, la croyance en Dieu peu s’effondrer, mais il est impossible de nier la conscience d'être. Une telle conscience d’être, - si vous voulez, "Dieu", dans le sens authentique du mot -, non seulement il n’est pas difficile de rencontrer, mais impossible d'éviter. Contrairement aux croyances, ici il s’agit d’une réalité autofondée (basée). Et nous pouvons en parler, non pas en termes "religieux" - propres ou exclusifs d'un groupe particulier -, mais dans un "langage universel", où nous tous nous pouvons nous rencontrer. À part cela, tôt ou tard, sur le chemin spirituel, toutes les croyances tomberont... parce que leur prétendu détenteur tombera: le je ou l'ego. Mais ce qui tombe ce ne sont que les étiquettes, les concepts, les croyances, les cartes... Et cela tombera entièrement, au fur et à mesure que nous voudrons rendre possible l'accès au "territoire". Quand toutes les croyances tombent, la seule chose ferme et indéniable qui reste: la certitude d'être.

Les croyances sont transcendées dans la vision et dans l'expérience directe de ce qui est. On cesse de chercher la vérité avec le mental et on apprend à la passer sous silence, comme condition pour voir clairement.

 

Enrique Martínez Lozano

www.enriquemartinezlozano.com

Traducción: María Ortega

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